C’est bien beau ce qui se passe en France autour des fruits et légumes moches (voir mes deux articles précédents : le mythe d’Intermarché et les initiatives méconnues), mais vous voulez savoir ce qui se passe plus près de nous, n’est-ce pas? Un dernier préambule avant de parler du cas de Maxi au Québec. 😉
Les Misfits de l’Alberta
En octobre dernier, une coopérative agricole albertaine (RedHat Co-op) a lancé une opération très similaire à celle d’Intermarché : étalage temporaire de légumes « mésadaptés » (misfits en anglais), vendus à rabais pendant quatre semaines dans sept supermarchés, dont quatre de la bannière Safeway à Calgary. Le tout accompagné d’un très joli concept publicitaire imitant une affiche de film (voir ci-contre). L’opération a été un succès (pas surprenant) et la coopérative prévoit élargir l’expérience en 2015.
Fait intéressant et distinctif à noter : comme l’initiative provient d’une coopérative de producteurs, elle a une forme d’indépendance qui permettrait une distribution de produits misfits dans tous les commerces d’alimentation qui s’approvisionnent chez les membres de RedHat, indépendamment de la bannière. On verra si ce sera le cas, mais pour le reste on va attendre la suite avec impatience et espoir d’une distribution plus vaste et pérenne.
Pour les plus intéressés, voici une entrevue télé avec, entre autres, un représentant de RedHat Co-op (en anglais) :
Première apparition au Québec
À peu près au même moment que The Misfits naissaient en Alberta, le concept des fruits et légumes moches a enfin fait son apparition au Québec avec un certain buzz médiatique quand deux jeunes entrepreneurs montréalais ont tenté l’expérience de vendre des légumes difformes en mode « marché public ». L’opération de deux journées, les 11 et 12 octobre, avait deux objectifs : 1) tâter l’intérêt du public montréalais pour de tels produits et 2) lancer officiellement leur entreprise SecondLife, qui sera (très bientôt si tout va comme prévu) une épicerie en ligne où pourront être achetés des fruits et légumes atypiques qui seront livrés à plusieurs points de chute dans la région de Montréal.
Voici un extrait d’entrevue avec un des cofondateurs, Thibaut Martelain :
On pourra donc acheter en ligne son panier de fruits et légumes sur votre site internet. Quel en sera le contenu et le prix ?
Le prix du panier n’est pas encore fixé mais nous proposerons une baisse de 30 à 40 % par rapport aux prix présentés en supermarchés. Les utilisateurs pourront faire leurs courses à la carte ou alors prendre des abonnements mensuels de paniers déjà composés pour eux. Les points de cueillette seront situés à Montréal, Laval et Longueuil.
Quand sera mis en ligne le site web « marchand » ?
Notre lancement est prévu pour le mois de février-mars. Vous pouvez liker notre page Facebook et vous inscrire à notre infolettre sur site internet pour connaître les dernières informations sur notre lancement.
(Source : LesPetitesManies.com)
Voilà donc un projet certes très intéressant pour donner accès à de supers bons aliments qui autrement auraient été gaspillés. Toutefois, bien personnellement, j’aime un peu moins l’idée d’acheter des légumes sur Internet (je ne suis pas si techno) et je n’ai pas l’impression que ça va aller rejoindre un très large public. Cela dit, seul l’avenir le dira et de toute façon il y a certainement de la place (et assez de légumes ne répondant pas aux standards) pour faire fonctionner une multitudes d’initiatives complémentaires dans ce domaine alors je souhaite beaucoup de succès à cette jeune entreprise qui ose l’innovation!
Pour plus de détails sur le projet, vous pouvez lire ici l’entrevue au complet.
Bon avec tout ça on a finalement fait le tour des principales initiatives qui mettent en contexte l’arrivée de la gamme « Naturellement imparfaits » des supermarchés Maxi au Québec!
Intéressés par une conférence sur le gaspillage alimentaire en général ou sur un volet précis? N’hésitez pas à me contacter : eric.lenverdeur@gmail.com
Tu vas pas jeter ça? 
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